⚡ Première plateforme spécialiste des hébergements Coquins !
Sur un canapé d’un petit salon parisien baigné d’une lumière tamisée, elle m’accueille avec un sourire à la fois doux et assumé. Elle ne donne pas son vrai nom — elle préfère qu’on l’appelle Louna. Elle est la fondatrice de Mon MoneySlave, un site de mise en relation pour une niche bien particulière du fétichisme : celui du findom, ou financial domination. En français ? Domination financière. Un monde où certaines femmes – appelées MoneyMiss – reçoivent argent et cadeaux de la part d’hommes qui, eux, cherchent à se soumettre financièrement – les MoneySlaves.
Louna a 34 ans, une voix posée, et une confiance en elle qui fait presque vibrer les murs. En lançant ce site il y a deux ans, elle n’imaginait pas à quel point la demande serait réelle. Aujourd’hui, MonMoneySlave.fr compte plusieurs milliers d’utilisateurs et a généré de nombreuses anecdotes étonnantes. Rencontre.
Kinkyee : Comment est née l’idée de créer un site de findom à la française ?
Louna : C’est presque un accident. Je traînais sur Twitter en 2020, je postais des photos en mode dominatrice soft, un peu pour rire, un peu pour tester. Un jour, un gars m’écrit : “Je veux t’envoyer de l’argent, je suis à toi.” J’ai cru à une blague. Et il m’a fait un virement de 200 euros. Juste comme ça. Je lui ai demandé ce qu’il voulait en échange, il m’a répondu : “Que tu me méprises.” (elle rit) Et ça a continué. D'autres ont suivi. C’est là que j’ai réalisé qu’il y avait tout un univers sous-terrain pas du tout structuré en France.
Kinkyee : Et c’est là que tu lances MonMoneySlave.fr ?
Louna : Pas tout de suite. J’ai d’abord rejoint des forums, des Discords anglophones. Mais rien de clair, rien de vraiment safe. Il y avait du scam, des faux profils, beaucoup de flou. J’ai voulu créer une plateforme française, claire, assumée, avec des profils vérifiés, des règles, un espace pour ces jeux de pouvoir consentis et codifiés. Et aussi, soyons honnêtes : c’était une opportunité business.
Kinkyee : À quoi ressemble une journée typique pour toi sur le site ?
Louna : Je gère l’administration, je fais la modération, je réponds aux signalements, et je discute aussi avec certains membres. J’ai gardé mon propre profil de MoneyMiss, un peu “vitrine”. Il y a des jours où je reçois 300 euros sans rien demander. Juste parce qu’un MoneySlave veut “payer son dû”. Certains m’appellent “Reine du découvert”.
Une anecdote ? Un MoneySlave belge m’envoyait chaque matin une capture d’écran de son compte suite à un article stipulant qu'il fallait demander l'accord pour chaque dépense que j'avais posté sur mon blog, il me demandait “Combien puis-je dépenser aujourd’hui, Reine ?” Si je disais “0”, il s’exécutait. Il m’a aussi acheté un abonnement Netflix, Uber Eats, et il m’a envoyé 1 500 euros pour “racheter ses fautes” après avoir osé discuter avec une autre Miss. (elle sourit, mi-amusée, mi-sérieuse)
Kinkyee : Est-ce que tu considères que c’est une forme de travail du sexe ?
Louna : Oui et non. Il y a une dimension érotique, mais très mentale. Je ne montre rien de sexuel. Je ne me déshabille jamais. Je n’ai jamais rencontré un MoneySlave en vrai. C’est un théâtre numérique. C’est un échange de pouvoir, et l’argent est le langage principal. Certains MoneyMiss, sur la plateforme, font ça comme un job à mi-temps ou à temps plein. Elles fixent leurs règles : si c’est purement symbolique, avec des “tributes” de 5 euros, ou des “saccages financiers” de plusieurs centaines.
Kinkyee : Les “saccages financiers” ?
Louna : Oui. C’est un terme courant dans le findom. Ça veut dire qu’un MoneySlave va volontairement vider son compte, ou presque, pour sa MoneyMiss. Il y a un cérémonial. Elle peut dire “Tu vas te punir. Vire-moi 500 €, maintenant.” Et il obéit. Mais tout est consenti. On insiste beaucoup là-dessus. Je bannis les Miss qui essaient de manipuler un mec qui n’a pas vraiment envie. Le vrai MoneySlave a besoin de cette humiliation. Il en jouit, au sens large.
Kinkyee : Comment expliques-tu que des hommes veuillent se faire dépouiller volontairement ?
Louna : Le fantasme du contrôle. Beaucoup sont dans des postes de pouvoir IRL. Cadres, avocats, chefs d’entreprise. Ils ont l’habitude de tout diriger, de ne rien devoir à personne. Se soumettre à une femme, sans même la voir, sans rien attendre, ça les libère. C’est un retournement des rôles. Pour eux, payer, c’est bander.
Kinkyee : Et les MoneyMiss ? Ce sont qui, en général ?
Louna : Des femmes de tous horizons. J’en ai qui ont 22 ans, étudiantes, qui reçoivent 100 à 300 euros par semaine. D’autres plus âgées, très pros, qui ont même des assistants virtuels – des MoneySlaves qui leur organisent leur agenda, font leurs courses en ligne, paient leurs factures. J’ai même vu une Miss qui a reçu… un MacBook Pro et des billets pour Bali. Elle ne connaissait même pas le prénom du mec.
Kinkyee : Est-ce que ce monde t’a changée ?
Louna : Oui. Il m’a appris que la morale est très relative. Que certains trouvent leur liberté là où d’autres voient de l’abus. Et que le pouvoir, c’est une énergie. Tu peux le transformer en désir, en argent, ou en peur. Moi j’en ai fait une plateforme.
Kinkyee : Et l’avenir de MonMoneySlave.fr ?
Louna : Je travaille sur une appli. Je veux intégrer un système de “contrat d’obéissance numérique”, avec une limite de dépenses fixée à l’avance. Ça sécurise tout le monde. Et je veux aussi organiser un événement, une soirée “Miss & Slaves” IRL, à Paris, avec consentement total et anonymat garanti.
Ce qu’on retiendra de cette conversation, c’est l’équilibre étrange entre désir, consentement et capital. MonMoneySlave.fr, loin d’être une simple plateforme de fétichisme, agit comme un révélateur : celui d’un monde où le pouvoir féminin se monnaye, et où l’humiliation devient une forme de liberté. À condition que les règles soient claires.